L'esprit du sel

Ce soir, la nuit s'est levée sur l'océan dans un flamboiement de couleurs océanes...
Bon j'arrête là le lyrisme sinon je vais me faire pleurer.
1- Pour le livre de bord: le bateau avance à allure vers l'est, en fendant les flots.
2- Pour la météo: ça va.
3- Pour le moral: je vais aller prendre un p'tit coup d'apéro de ma composition, vu que je n'en ai plus une seule goutte en réserve, suite à la visite d'une douzaine d'autres virtuels, dont plusieurs chinois, la nuit dernière.
Du moins, c'est ce dont je me souviens.
Le nombre, je suis pas sûr, mais qu'ils ont vidé ma cale, ça, c'est sûr.
Je vous raconte ça en deux mots et en aparté.
(la suite qui va suivre n'est pas à mettre dans le livre de bord)
Hier soir donc, vers le soleil couchant, le bateau n'avançait pas.
Il faisait ses 5, 6 nœuds, pas plus, alors que j'avais un vent d'ouest de 16,456 nœuds par tribord arrière, et mon grand phoque dans les bras.
Ha oui, je vous ai pas dit, mais dans la journée, un phoque a sauté sur le pont, et j'ai été obligé de l'apprivoiser. Il est parti à l'eau un peu plus tard, lorsqu'il s'est montré trop affectueux, mais je vous passe les détails. Après tout, nous n'avons pas gardé les veaux ensemble.
Or donc, vous voyez le tableau: la nuit ou presque, le bateau qui n'avance pas, le phoque dans mes bras qui me chatouille avec sa moustache (je déteste les moustaches surtout de phoque lorsqu'elles sont trop près), pas de vent, et moi avec une de ces soifs australes que vous pouvez à peine imaginer.
Dans ces latitudes, j'ai l'habitude de boire un grand verre d'eau toutes les dix minutes, et là, j'avais oublié. A cause du phoque. On ma d'ailleurs dit que le transit naval s'en trouvait généralement bien amélioré, et ça ne peut pas faire de mal, vu que je n'avance à rien.
Je descend donc dans le carré, le phoque dans les bras, évidemment, et là, paf, je loupe la marche et m'étale proprement, les bras en croix sur le caillebotis ! Aïe, me dis-je, et le phoque, au demeurant fort mal embouché, en profite pour tenter de me mordre le nez, vu qu'il a servi d'amortisseur. Pas de ça ici, sale bête, phoque you, va donc voir ta phoque de mère, lui dis-je, courroucé. Vexé, il prend sa queue à son cou et va piquer une tête d'abord dehors et ensuite, je suppose, dans l'océan.
Quand à moi, toujours par terre, et toujours assoiffé, j'attrape la première bouteille qui est sous ma bannette, et j'en bois la moitié pour étancher ma soif de marin.
Et bien je peux vous dire que l'eau que j'ai dans ma réserve de vivres, et ben elle est bigrement bonne... Je ne sais pas d'où elle vient, mais qu'est-ce qu'elle est bonne ! C'est surement une eau de source exotique, ou de par là. Et, comme elle était vraiment très bonne, et que j'avais vraiment très soif, j'ai fini d'un trait la bouteille. Et puis après, je ne me souviens plus très bien de la suite. Sûrement à cause de ma chute... Tout ce dont je me rappelle, c'est qu'à un moment, il y a douze chinois en peaux de phoque, qui faisaient la virtuelle en kimono, qui se sont rués dans le carré avec des vagues à la main, et qui ont fini ma réserve de vodka, en me demandant de trinquer avec eux... Si, si !
C'est pour ça que je n'ai plus d'apéro, et que je vais aller me faire une bonne boite d'aspirine avec un peu d'eau avant d'aller dormir pour une douzaine d'heures.
Allez a+ et bonne nuit.
Etb pis vous avez le bonjour d'Alfred, le pingouin... Mon nouveau copain.

J'allais dire faut arrêter la limonade!!!Mais en lisant la suite j'ai mieux compris la métaphore "louphoque" ,je cite:"La nuit se léve.......dans un flamboiement de couleurs océanes!!!!
Effectivement, aprés de telles libations l'auteur peut se permettre de confondre :"Le nuit se lève, (et lui se couche), avec le jour se lève!
Par convention le jour se lève et la nuit tombe (au pire avec un bruit mat!!) J'en déduis que l'auteur avec sa liberté d'artiste veut dire en fait le jour se lève dans un flamboiement de couleurs océane.
Je reste stupéfait d'apprendre que des Chinois par douzaine s'invitent sur les bords, pour commencer et finissent a l'interieur !!Décidément ils sont partout. Je viens de peindre sur le tableau arriére : "Chinèse go home" Manquerait plus qu'ils viennent vider la cambuse!
Tel qu'il est parti Palsambleu ne va pas tarder a voir dans son bestiaires des éléphants roses et des rats en tricot marin.
L'important c'est qu'il ne touche pas aux voiles.